Sclérose en plaques et sophrologie - Isabelle BANET

sante integrative 30 - sophrologie et sclerose en plaque


Isabelle Banet est sophrologue-psychologue à Aix en Provence où elle utilise également l’hypnose ericksonienne. Membre élu au conseil du Syndicat des Sophrologues Professionnels, elle nous fait part de son savoir-faire acquis en cabinet libéral auprès de personnes atteintes de sclérose en plaques, et plus largement de maladies chroniques lourdes et invalidantes.


Alain Giraud : Comment peut-on définir la Sclérose En Plaques (SEP), qui est une affection du système nerveux central ?

Isabelle Banet : Cette maladie touche le cerveau, le cervelet et la moelle épinière, qui ont en commun d’être constitués de cellules spécifiques, les neurones. Ces derniers comportent un prolongement essentiel pour la transmission des informations depuis le cerveau, l’axone, par lequel chemine l’influx nerveux. Les axones sont protégés par une substance propre au système nerveux, la myéline. Elle a pour rôle d’accélérer le passage de l’information électrique au niveau de l’axone. C’est la myéline qui est attaquée chez les patients atteints de SEP. Elle est détruite, par plaques, ce qui donne son nom à cette affection. Lorsque le trajet de l’influx est interrompu, l’information créée par le cerveau n’est plus transmise de façon adaptée au corps (et vice versa).


La SEP est-elle considérée comme une maladie auto-immune neuro-dégénérative ?


Tout à fait… Elle est la conséquence d’un dysfonctionnement du système immunitaire, en temps normal chargé de vous défendre contre les corps étrangers, qui, pour des raisons inconnues, se retourne contre vous. Classiquement, on distingue trois grandes formes de la maladie : des formes rémittentes, qui se manifestent sous l'aspect de poussées, des formes progressives où le handicap s'accroît régulièrement dès le départ sans poussée et des formes secondairement progressives, où la maladie évolue de façon continue après une période de plusieurs années marquées par des poussées suivies de rémissions.
Notons qu’il y a autant de SEP que de malades.


Attachons-nous plus particulièrement à ce qui caractérise les personnes atteintes de SEP. Nous pourrons ainsi affiner et ajuster l’accompagnement sophrologique de cette pathologie. Qu’en est-il exactement ?


sclerose-en-plaques-sophrologie-isabelle-banetIl est fondamental de prendre conscience que « si la Vie est un jeu de cartes, la maladie le mélange et change la donne ». La maladie est un chaos dans un parcours de vie, la personne qui souffre a besoin de réorganiser sa représentation du monde.

Le bouleversement qu’elle engendre sera différent d’une personne à l’autre, en fonction de son histoire, son éducation, ses croyances.

Néanmoins, dans les maladies dégénératives comme la SEP, il y a forcément (cela est vrai plus qu’ailleurs) une diminution des capacités physiques, qui engendre une dévalorisation, la personne se sent diminuée, le corps lui échappe ! Le corps est souffrance, ce n’est plus un ami.

Il y a aussi l’incertitude du lendemain qui est là, bien présente ! Comment la maladie va-t-elle évoluer ?

Sans oublier toutes les angoisses qui l’accompagnent. Que va-t-elle perdre à la prochaine offensive de la maladie ?

Quelles seront les conséquences sociales, professionnelles, économiques ?

La prise en considération du stress engendré par la maladie est fondamentale et nécessaire.

La maladie est ce que Frédéric Lenoir (écrivain et philosophe) appelle le « donné » de la vie. Nous n’avons pas choisi, nous n’avons pas voulu, mais c’est là. Et il faut apprendre à vivre avec ! Tout le challenge de sa gestion est là.

Accepter est un parcours difficile pour une personne en souffrance ? Quels vont être les objectifs d’un accompagnement sophrologique ?


Je préfère utiliser cette terminologie du "vivre avec" où chacun part de là où il est et fait avec ce qu’il est. Un accompagnement sophrologique régulier amènera le patient à :

  • Apprendre à vivre avec et non contre.
  • Apprécier ce qui va bien dans le corps. La personne n’est pas qu’une maladie !
  • Renforcer la conscience des cinq sens, se sentir vivant, là aussi avec ce qui va bien (renforcer la perception des sens qui ne sont pas affectés par la maladie).
  • Apprendre à respirer en toutes circonstances, la respiration est l’outil numéro un qui permet de mettre à distance, de se recentrer !
  • Utiliser ses émotions pour soi et non contre soi.
  • Limiter l’angoisse et l’anxiété liées à la maladie.
  • Aider le corps à intégrer les traitements parfois lourds et les douleurs qui peuvent les accompagner.
  • Etre plus attentif à ses sensations et signaux d’alerte. Connaître les limites de son corps est un atout dans la prévention des poussées.
  • Etre acteur de sa guérison : cela donne un sens à l’épreuve de la souffrance.  
  • Prendre le temps de s’écouter soi, d’écouter l’autre.  
  • Vivre l’instant présent (pour éviter l’agitation mentale, les idées noires).

 

La séance de sophrologie va donc ouvrir un espace de parole et d’écoute. Un moment privilégié pour initier un dialogue ! Va-t-elle permettre de mettre du sens, sans culpabiliser ?

Je suis très attentive aux corrélations symboliques imposées de façon dogmatique (plaquer une explication toute faite sur un symptôme.).

Au lieu d’imposer à la personne le sens de sa maladie, il est plus juste de l’aider à exprimer sa propre vérité.

Les trois grands principes de la sophrologie sont à l’œuvre dans la gestion de la maladie : Principe d’action positive, principe du corps comme réalité vécue, principe de réalité objective.

J’insisterai sur la conscience de l’instant présent. Vivre "ici et maintenant" est fondamental. Cela préserve bien des malades de l’angoisse. Quand tout va mal, être simplement là est une ressource, je dirais presque la seule !

Dans cette vivance de l’instant, les apports de la phénoménologie ne sont-ils pas fondamentaux ?

 

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Au Sommaire du numéro 30 Novembre - Décembre 2012

Actualité médicale
• Un autre regard sur le cancer, 3ème édition                   
• Prise en charge naturelle d’un excès de cholesterol   

Sophrologie
• Sclérose en plaques et sophrologie                               

Vision intégrative
• L’intérêt d’une bonne ventilation pulmonaire             
• L’hôpital idéal                                                                   

Chronique
• Trop tard                                                                     

DOSSIER LES THÉRAPIES ÉNERÉTIQUES SANTÉ INTÉGRATIVE N°30

INTRODUCTION ET SOMMAIRE

“L'énergie est la joie éternelle.”
Willian Blake

Le terme d’énergie ramené au corps humain nous renvoie à plusieurs notions très différentes.
L’énergie dans le langage populaire évoque la notion de force, de dynamisme par opposition à la fatigue. En consultation, le patient souhaite en avoir plus : « Docteur, je manque d’énergie ».

En médecine, elle désigne surtout les calories dépensées ou épargnées par notre organisme et les sous unités qui le composent, les cellules. Il s’agit surtout du fruit de réactions chimiques. « Faites plus de sport pour dépenser de l’énergie et mieux maigrir » pourra dire le médecin. Il s’agit donc d’en perdre.
Beaucoup de médecines complémentaires, depuis les plus anciennes aux plus modernes, développent la notion d’énergie. Il s’agit d’un concept physique ou biophysique difficile à objectiver. Les praticiens proposent parfois quelques tests, en général qualifiés d’ésotériques ou charlatanesques par la médecine conventionnelle. On entendra parler « d’équilibre énergétique, de tonification ou de dispersion d’une ou plusieurs énergie, d’harmonisation des énergies ». En général, il s’agit surtout d’équilibre.

Proposer un dossier sur la médecine énergétique est donc assez téméraire de la part du comité de rédaction de Santé Intégrative. Comme à notre habitude, nous souhaitons vous inviter à une réflexion et à des découvertes dans un esprit d’ouverture.

L’électricité existait bien avant la naissance d’Edison. La conscience de la nécessité d’un nutrition individualisée était une évidence pour les anciens sans qu’ils aient accès aux test biologiques modernes. La démarche scientifique commence par l’observation. Certaines des techniques ou méthodes que nous présentons dans ce dossier ont été validées par des expérimentations sans que les mécanismes soient élucidés. D’autres en sont encore aux balbutiements et semblent loin de la médecine scientifique moderne.
Dans une stratégie thérapeutique intégrative, rappelons qu’aucun outil aussi efficace soit-il ne saurait devenir dominant et considéré comme totipotent.

L’acupuncture : Régler l’énergie par les aiguilles – Dr Philippe Tournesac - page 16.
Différentes méthodes sont proposées pour évaluer l’énergie d’une zone corporelle. Diagnostic énergétique, faut-il y croire ? - Docteur Jean-Michel Issartel - page 18
Les plantes ont aussi des qualités énergétiques et en particulier certains extraits. Madame Elena Valette en a choisi une pour l’exemple : Huile essentielle de laurier noble – page 21.
Loin de l’approche médicale, les magnétiseurs ont leur vision du corps humain. Une approche de l'énergie vibratoire humaine – Raymond Lafeuil – page 22.
Les approches conventionnelles et non conventionnelles gagnent à se comprendre pour expliquer des phénomènes apparemment mystérieux. Sauver les thérapeutes énergétiques – Docteur Bernard Rosa - page 25.
La rencontre d’un énergéticien fervent d’acupuncture avec les travaux d’un psychanalyste chercheur Wilhem Reich donne une nouvelle thérapie énergétique. Interview de François Lovisi, énergéticien, par Alain Gourhant : « j’ai toujours été sensible aux plans les plus subtils de la réalité » - page 28.
Le psychisme et le système immunitaire peuvent répondre à des thérapies énergétiques. Le docteur Yves Le Guénédal, médecin intégratif, nous propose trois articles :
La psychoénergétique – page 32.
L’EFT, emotional freedom technique – page 33.
NAET, une médecine énergétique – page 35.