Hypnose et auto-hypnose: explications par les Drs Becchio et Pourchet

Dr Becchio et Dr Pourchet Hypnose et auto-hypnose

Elle intrigue, elle fascine, elle inquiète, il s’agit de l’hypnose… Psychiatres, sages-femmes, anesthésistes, médecins généralistes, dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes, de plus de professionnels de la santé utilisent l’hypnose en complément de leurs spécialités. Cette technique non médicamenteuse, est aussi de plus en plus développée dans le milieu hospitalier. Oui, on connaît l’hypnose pour arrêter de fumer, perdre du poids ou lutter contre l’anxiété, mais elle est également utilisée en dermatologie, dans le traitement de la douleur, par exemple en soins palliatifs, et même en chirurgie. La méthode présente de nombreux intérêts et ses applications thérapeutiques se multiplient…

Alors, qu’est-ce que l’hypnose ? Comment ça marche, dans quels cas cette technique est-elle efficace, comment choisir un bon hypnothérapeute, les limites de cette technique, des spécialistes sont là pour répondre à ces questions.

Avec nous, le Dr Jean Becchio, qui est hypnopraticien, président de l’AFHYP, et avec nous le Dr Sylvain Pourchet, qui dirige le service de soins palliatifs de l’Hôpital Paul Brousse de Villejuif, près de Paris.

-       Alors déjà, qui a inventé l’hypnose ?
Je pense qu’elle est essentiellement liée à l’histoire de la médecine, on peut dire que nos prédécesseurs que l’on appelait les chamanes, à la pré-histoire, pratiquaient, n’ayant pas de médicaments pharmaceutiques, ayant les médicaments de la nature, pratiquaient une médecine naturelle dans laquelle disons cette activation de transe, la transe chamanique était déjà présente, et ensuite elle a évoluée. Donc pour moi, les créateurs, ce sont les chamanes, nos ancêtres.
 

-       Je prends des antidépresseurs depuis un an, est-ce que l’hypnose pourrait m’aider à arrêter les médicaments ?
Alors, arrêter les médicaments, non… Si elle prends des anti-dépresseurs, c’est qu’un médecin, avec sagesse, a décidé que sa dépression nécessitait qu’elle prenne des anti-dépresseurs, cependant elle peut apprendre la technique d’autohypnose, en complément, et sûrement cela va l’aider au moment du sevrage des médicaments car vous avez parlé un petit peu d’addiction, et les anti-dépresseurs,  une fois que la dépression est partie, parfois ils restent un peu fixés dans le cerveau ; l’hypnose et l’autohypnose aideront la personne à sortir de façon plus confortable de sa dépression.
 

-       Vous dans votre spécialité, en soins palliatifs, il y a des médicaments qui peuvent remplacés par l’hypnose où c’est toujours en complément ?
Non, l’hypnose c’est vraiment un outil dans notre arsenal thérapeutique, un outil efficace, et donc on l’utilise de cette façon, il n’y a pas d’idée de substitution, il y a toujours une idée d’efficacité, et de la meilleure efficacité possible pour le soulagement.
 

-       Depuis quand l’hypnose est-elle entrée dans le champs des soins palliatifs ?
Nous travaillons avec le Dr Becchio depuis plus de 10 ans maintenant à l’unité de soins palliatifs à Paul Brousse, ça a été une rencontre plus qu’heureuse puisque soins palliatifs et hypnose ont beaucoup de points en commun… Juste rappeler que les soins palliatifs c’est finalement cette discipline médicale assez récente, qui s’intéresse au patient atteint d’une maladie grave, non seulement au patient, mais aussi à leurs familles. Donc c’est déjà assez innovant de concevoir ce couple si je puis dire, et puis l’objectif des soins palliatifs, c’est vraiment d’atteindre une meilleure qualité de vie alors que la maladie ne peut pas être guérie, et on en parlera avec l’hypnose, le soulagement de la douleur en premier lieu, mais aussi beaucoup d’autres symptômes, et puis un certain nombre de problèmes d’ordre psychologiques, d’ordre sociaux, d’ordre existentiels puisque lorsqu’on est confrontés à l’approche de la fin de sa vie, évidemment ce genre de questions surviennent, et donc les soins palliatifs proposent cette approche assez globale et on rencontre cette approche également dans l’hypnose. Le point commun que je mettrai en avant, c’est toujours cette façon de concevoir le patient dans sa potentialité à évoluer, à changer, à se transformer c’est-à-dire dans notre situation, à aller mieux, même si la maladie s’aggrave.
 

-       Une question de béotien : c’est quoi la différence entre l’hypnose et la méditation ? ça y ressemble un peu…
Oui, c’est vrai, c’est assez proche. Maintenant les neurosciences s’intéressent à nous, s’intéressent aussi à la méditation, il y a des groupes spéciaux de scientifiques et de spiritualistes dont le Dalaï Lama, Matthieu Ricard en France qui s’intéresse à ça, et Matthieu Ricard donne une très très bonne définition : il dit que la méditation doit être pratiquée régulièrement, et c’est pour changer une personne… Mais changer une personne ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si je veux changer ma femme ou mes enfants, il me faudra des années, et moi si je veux changer, il me faudra des siècles. En revanche, l’hypnose, comme l’a dit le Dr Pourcher, le patient a par exemple une forte gêne respiratoire, il étouffe, on lui propose une séance d’hypnose, ça va le soulager, mais ça ne le transformera pas dans son être. Méditation, transformation de l’être et hypnose – symptôme.
 

-       Est-ce que c’est une des rares bonnes solutions pour arrêter de fumer ?
C’est un des moyens pour arrêter de fumer… Ce n’est pas la meilleure indication de l’hypnose, mais disons qu’on peut tenter d’employer l’hypnose pour essayer d’arrêter de fumer, mais il y a des évaluations scientifiques, on est à une époque ou on évalue, l’hypnose dans l’arrêt du tabac a été évalué, et c’est au-dessus du placébo.
 

-       L’hypnose peut-elle aider un malade sous chimiothérapie, qui a des nausées et des vomissements ?
Oui, c’est une indication. Vous savez que les vomissements induits par les  chimiothérapies il y a beaucoup de progrès qui ont été fait, d’abord dans la façon d’administrer les chimiothérapies, dans les médicaments anti-vomitiques, là aussi avec d’énormes progrès, et il s’agit aussi de bien utiliser ces traitements là, il peut y avoir des nausées ou des vomissements résiduels malgré ces utilisations et un certain nombre de techniques dont l’hypnose, sont vraiment très efficaces à ce moment là, et le grand intérêt de l’hypnose à ce moment là, le Dr Becchio le rappelait, c’est le côté rapide, c’est-à-dire que le patient a, à sa disposition, le moyen de se soulager mieux. Il s’agit de moyens, il n’y a pas de panacée miraculeuse, sinon on le connaitrait
 

-       Et les coupeurs de feu, est-ce qu’on pourrait imaginer que c’est une forme d’hypnose ?
C’est inexpliqué, parce que jusqu’à présent c’était inexploré, on n’a pas encore de résultats, donc on ne peut pas dire sur un plan scientifique ce qui se passe. Il se passe sûrement quelque chose. Pour moi c’est la suggestion qui est au cœur, au cœur de cette question. Et la suggestion est quelque chose qui peut être utilisée de façon intelligente, ou non intelligente. On peut être positif ou négatif avec la parole.
 

-       Est-ce qu’il y a différentes techniques d’hypnose ? Je connais l’hypnose et l’autohypnose…
Disons qu’il y a une technique particulière qui existe encore, et les chamanes les utilisent encore, en Sibérie et un peu partout sur la planète, et puis il y a eu Mesmer qui a fait le magnétisme, et là c’était des passes magnétiques, et il y a eu des hypnotiseurs qui employaient le langage direct : « regardez-moi dans les yeux, n’écoutez que ma voix, et dormez ! »… Et donc, cette hypnose évolue, maintenant elle est beaucoup plus douce, les suggestions sont beaucoup plus discrètes, ce sont plutôt des allusions, et on obtient des résultats paradoxalement, qui sont beaucoup plus importants que lorsqu’on disait « dormez je le veux et vous n’aurez plus mal ! »
 

-       Où trouver un praticien qualifié, y a-t-il un diplôme d’hypnothérapeute ?
Médecins généralistes, psychologues, infirmiers, médecins anesthésistes, ces élèves sont tous des professionnels de la santé décidés de se former à l’hypnose. L’idée, c’est d’enrichir sa caisse à outils, nous avons un certain nombre d’outils à notre disposition, et c’est d’en avoir un supplémentaire, or celui-là il est intéressant parce qu’il est efficace, et fonctionne sans utiliser de médicaments, juste avec une technique, basé sur le langage et la communication. Nous avons développé l’utilisation de l’hypnose pour les patients qui présentent des attaques de panique en IRM, parce que c’est un endroit assez étroit et que les gens ne se sentent pas à l’aise, et le fait d’avoir introduit cette technique là, dans cette indication là, justement sans médicament, d’obtenir de très bons résultats…

L’anesthésie est un spécialité très technique, on croit penser que la relation avec le patient est faible parce que sont des patients qui souvent dorment, et bien c’est faux, donc l’hypnose sert à modifier profondément, je dis bien profondément, cette attitude que l’on a avec notre patient, et ça c’est dans notre exercice quotidien. Une fois qu’on a fait cette formation, on n’est plus jamais comme avant.

Avant de consulter un hypnopraticien, assurez-vous qu’il s’agit bien d’un professionnel de la santé, et n’hésitez pas à lui demander quelle formation il a suivi.

 

-       Comment choisir son hypnothérapeute ?Un généraliste ou un psychiatre ?
Toutes les personnes formées dans des instituts reconnus, sont compétentes. En France, il y a beaucoup d’instituts de formation, le ministère nous a incité à créer une Confédération, la CFHTB, qui regroupe un certain nombre d’écoles qui ont une charte éthique, une formation, un programme particulier, et qui amène une sécurité. Et en explorant le site de cette Confédération, on peut trouver des thérapeutes sérieux.
 

-       Est-ce que les séances sont remboursées par la sécurité sociale ?
Pas encore remboursées par la sécu, sauf quelques mutuelles, qui remboursent un certain nombre de séances, 3 par an, avec un tarif plancher.
On a créé des DU et un diplôme Inter Universitaire, et ce sera peut-être une marche gravit vers le remboursement.
 

-       Est-ce que tout le monde est capable d’hypnotiser, est-ce que tout le monde est capable d’être hypnotisé ?
Oui, c’est une question que se posent tous les élèves qui viennent chez nous, tout le monde est capable d’hypnotiser, puisque l’on n’enseigne pas à hypnotiser, on apprend au patient à activer quelque chose qu’on appelle le processus hypnotique et qu’il a à l’intérieur de lui. Donc on lui apprends la technique pour s’auto-hypnotiser, et donc tout le monde a la capacité de s’auto-hypnotiser, car l’hypnose est un processus qu’on a à l’intérieur de nous, donc, oui, tout le monde peut être hypnotiser, et tout le monde peut hypnotiser.
 

-       Dans votre service, l’hypnothérapeute donne aussi quelques clés au malade, pour qu’en l’absence de l’hypnothérapeute, il puisse pratiquer cette autohypnose ?
Non seulement il donne ces clés au patient, et il peut les donner également à la famille, mais je dirais aussi surtout à l’ensemble de l’équipe. Une grande majorité de l’équipe soignante a été formée aux techniques d’hypnose et est donc un relai permanent auprès du patient pour lui permettre, permettre au patient de réactiver le processus hypnotique à sa guise… parce que le Dr Becchio le rappelait, ce n’est pas une action extérieure sur le patient, ce n’est pas un médicament qu’on ne prends pas par la bouche l’hypnose, c’est un processus qui est à notre disposition à tous, et qu’on apprends à potentialiser et à utiliser à une fin thérapeutique pour se soulager. L’intervention de l’hypnothérapeute au chevet du patient est assez rare, en revanche ce que l’on appelle l’hypnose conversationnelle, à toute occasion, et à l’hôpital quand on est hospitalisé on rencontre énormément de soignants tout au long de la journée, et bien chacune de ces occasions est une opportunité pour restimuler ce processus hypnotique, pour restimuler un processus de cicatrisation finalement.
 

-       ça dure longtemps cette hypnose conversationnelle, il faut avoir du temps, 5 minutes, 10 minutes ?
Il faut avoir autant de temps qu’on dit de mots. Je peux vous demander si vous avez mal aujourd’hui, ou je peux vous demander si vous êtes soulagé aujourd’hui, déjà on n’active pas tout à fait les mêmes substances ni les mêmes circuits au niveau neuronaux, et on transforme un bain émotionnel, un bain de  neuromédiateurs qui sont activés dans le cerveau lorsqu’on est douloureux, et qui sont permanents puisque la douleur peut être chronique, et bien à ce moment là, par ces contre stimulations, par l’hypnose conversationnelle, on va rééquilibrer tout ce bain neuronal et ce bain de neuromédiateurs, vers quelque chose qui n’est pas exclusivement dans le sens de la douleur mais qui est aussi dans le sens du soulagement, et ça fait des transformations assez incroyables et qui n’ont rien de magiques, qui s’expliquent tout à fait, et qui s’expliquent d’autant mieux depuis qu’on a les techniques d’imageries cérébrales fonctionnelles aujourd’hui.
 

-       Est-ce qu’on peut faire des choses totalement extravagantes sous hypnose, on dit qu’on peut manipuler les gens, faire faire des chèques, la réalité c’est quoi ?
On a bien sûr l’image d’hypnose de music-hall, ou on fait tout, ou on raide, on devine des choses etc… C’est le music-hall, c’est un espace particulier, un espace de performance particulier. On ne peut rien faire faire au patient j’allais dire « d’illégal »  ça se comprends très facilement, Si quelqu’un avait le pouvoir de regarder une autre personne et de lui dire « dormez et puis j’obtiens de vous ce que je veux », les bandits qui sont bien plus intelligents que les médecins, que les journalistes, ils iraient dans les banques, ils verraient la banquière, ils l’hypnotiseraient et obtiendraient tout. Et on n’a jamais vu, dans aucun tribunal, une personne, condamnée ou acquittée parce qu’elle aurait commis un crime ou un délit sous hypnose, car ça n’existe pas. Voilà, il y a une limite qu’on ne peut pas franchir.
 

-       Faut-il une voie monocorde pour faire de l’hypnose ?
On est en train d’évoluer, grâce aux neurosciences, et on quitte l’hypnose dite traditionnelle, qui était assez particulière justement dans le langage, dans le parler, « regardez-moi écoutez-moi dormez je le veux » de Charcot à La Salpétrière, vers quelque chose, comme l’a dit le Dr Pourchet de plus conversationnel. On passe de la conversation actuelle, à une conversation fluide qui va activer ce processus, je dirai presque sans que le patient ne s’en rende compte.
 

-       Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau ?
Depuis longtemps, et moi qui pratique l’hypnose depuis 30 ans, on a souffert terriblement de l’absence de références scientifiques. Maintenant les scientifiques s’intéressent à nous et presque tous les neurologues de la planète pour comprendre la conscience par exemple, viennent explorer l’effet hypnotique et donc on sait ce qui se passe. Et cette métaphore, finalement, de cette petite flamme qu’on possède tous, lorsqu’elle est petite elle ne sert à rien, lorsqu’elle prends de l’intensité, qu’elle s’active, elle nous permet de lutter contre une douleur, contre une agression etc, elle est maintenant photographiée et filmée avec les IRM de dernière génération.
 

-       Ça se passe où dans le cerveau ?
Jusqu’à présent on explorait la partie externe du cerveau, l’écorce qu’on appelle le cortex, et là on avait déjà vu pas mal de renseignements, et maintenant, depuis très peu de temps, depuis quelques mois on explore la masse blanche, c’est-à-dire la grosse masse avec la cervelle à l’intérieur, et dans quelque chose qu’on appelle le connectome, il se passe des choses, une activation particulière. Le connectome c’est la façon dont se connectent toutes les fibres à l’intérieur du cerveau, et c’est là, sans doute que va être expliqué le mystère de l’hypnose.
 

-       En cas d’hypnose remplaçant l’anesthésie, est-ce qu’il y a un risque de réveil au milieu de l’intervention ?
ça c’est une très bonne question, la suggestibilité. Est-ce que je suis suggestible, est-ce que je vais facilement activer le processus ou pas. Et bien ce sont les soins palliatifs qui nous ont appris ça, lorsque j’étais en ville et qu’il y avait un monsieur qui voulait une séance d’hypnose, il me disait pourquoi, parce qu’il avait tapé sur sa femme la veille en rentrant ivre du bistrot, et sa femme lui a dit d’aller voir le Dr Becchio, pour qu’il le fasse arrêter de boire, cet homme là, il n’activait pas son processus, parce qu’il tenait autant à la bouteille qu’à son épouse. En revanche, en soins palliatifs, les gens sont dans l’inconfort, forte douleur, forte souffrance, et quand on est dans l’inconfort, on est dans le besoin et dans le désir. Et à ce moment là on active le processus, et il reste activé, il ne se désactive pas.
 

-       Dr Pourcher, est-ce que vous êtes un original, ou est-ce que la majorité des services de soins palliatifs peuvent proposer cette aide aux patients, ou est-ce encore marginal ?
La technique hypnotique elle s’étend, elle se développe dans le milieu des soins palliatifs. Elle se heurte encore au problème des formations, il n’y a pas énormément encore de soignants formés. Mais il y a une forte ouverture des soins palliatifs aux thérapies complémentaires, et on sait, et les théories du connectome aujourd’hui semblent le confirmer, on sait que ce qui provoque du soulagement chez quelqu’un qui par ailleurs souffre de douleurs liées à un cancer, ou à un autre type de maladie, ce qui fonctionne c’est justement l’activation de différentes zones du cerveau qui de façon complémentaires vont provoquer du soulagement, on utilise en hypnose conversationnelle en permanence plutôt que de parler uniquement d’un symptôme et de se focaliser sur le symptôme un petit peu à la manière de ce qu’on fait dans les debriefs post-traumatiques, plutôt que de se focaliser sur le symptôme, on va faire intervenir des informations qui sont issues de ce qui se passe à l’extérieur, du ressentit au niveau physique, de ce que l’on entend, de ce que l’on sent au niveau du goût ou des odeurs et on va ainsi activer autant de zones du cerveau qui sont impliquées dans les sens, de façon à détourner l’attention, la focalisation, du symptôme douloureux ou autre.
Maintenant je ne connais pas de service de douleur du moins en région parisienne ou en province que j’explore assez souvent, qui n’aient pas un ou plusieurs praticiens utilisant cet outil hypnotique.

 

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