Résumés des articles de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves 31

Revue Hypnose Thérapies Brèves 31

 

Revue Hypnose & Thérapies Brèves 31: les résumés

 

Transmission entre générations : Phillipe Aïm répond à Dominique Megglé

Philippe Aïm, Psychiatre et Psychothérapeute

Après avoir passé en revue son parcours personnel marqué par la découverte de l’hypnose en 2007 grâce au D.U d’hypnose médicale de Paris VI, Philippe Aïm le confie, « Le Dr Megglé reste une référence » pour lui. Il explique avoir été séduit par son « style percutant et attractif ».  C’est donc avec audace que Philippe Aïm, qui crée entre temps l’Institut U.T.Hy.L., répond à un des articles de Dominique Megglé, « Terra Hypnosia, les vieilles cartes sont précieuses », paru dans le numéro 30 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves et écrit suite à une conférence donnée au Forum de Strasbourg en 2013.  « Le texte est comme toujours drôle, percutant et provocateur » indique Philippe AÏm. Mais « je n’arrive pas bien encore à mettre la main dessus, » explique-t-il.  D’où plusieurs questionnements : « faut-il revenir aux vieilles cartes » ou bien au contraire « avons-nous besoin de bonnes raisons de nous prétendre éricksoniens, avec et malgré notre pratique actuelle qui ne ressemble pas toujours à celle du maitre ? ».  Dès lors Philippe Aïm, s’il n’a pas de réponse définitive, pose quelques éléments de réflexion à propos de la transe profonde, de la directivité et de la capacité pour un praticien à « faire du soi-même » et non « du Erickson ». Ainsi par exemple,  selon lui, « l’époque a changé (…), nous ne pouvons plus faire du Erickson ».  Et pose la question de la transmission entre générations. Dès lors, « il devient possible de questionner, voire de remettre en cause la pensée des anciens, sans pour autant remettre en question leur supériorité ». Et il conclut « Je ne compte pas faire exactement comme les géants –Erickson-, car sur leurs épaules je vois autre chose ».

 

La profondeur de transe d’un point de vue narratif: l’éclairage de Béatrice Dameron

Béatrice Darmon, Psychologue clinicienne Psychothérapeute

Beatrice Dameron répond à l’article de Dominique Megglé sur la profondeur de transe, en abordant la question d’un point de vue narratif. Une approche qui permet d’ « explorer des chemins bien éloignés des prises de position essentialistes » qui « présentent des inconvénients au regard des objectifs thérapeutiques ». Il s’agit pour cette psychologue clinicienne psychothérapeute, de comparer en les opposant deux types de transe : la transe profonde, « de qualité thérapeutique supérieure, celle du Maître » et la transe légère, « moderne ersatz thérapeutique ».  D’abord, elle explique que l’équation brièveté de la thérapie/critère de performance ne va pas vraiment de soi pour le praticien lambda.  Et ce qui pose débat n’est pas « la valeur en soi » de la brièveté en thérapie mais «l’utilité de la promouvoir dans l’espace relationnel de la cure, au rang d’un enjeu naturel allant de soi ». Recueillant les témoignages de praticiens, elle s’interroge également sur la définition que les praticiens peuvent donner à la collaboration ou coopération avec leur patient. Quelques constats émergent. Par exemple : diversité dans les styles et dosage de la directivité, intérêt du travail collaboratif pour le particulier (expériences concrètes) plus que l’universel (modèles, catégories générales). Et surtout, le dénominateur commun reste pour les praticiens « la recherche d’intégration des approches ; entre questionnement narratif et anthropologie, approche solutionniste et hypnose » et optent pour « ce qui marche là maintenant dans la relation avec le patient, plutôt qu’à des modèles, protocoles ou métaphores ».

 

Les conseils d’une spécialiste : des exercices pour les thérapeutes

Fabienne Kuenzli, Docteure en Psychologie, Spécialiste en Psychothérapie

Fabienne Kuenzli propose aux thérapeutes en proie à des difficultés dans le cadre de leur travail, de prendre conscience des « idées restrictives » pour mieux s’en affranchir. Elle entend par là des idées qui influencent le travail au quotidien, jouent sur la relation avec les patients et donc limitent le champ des possibilités. La méthode est simple. Elle consiste en des exercices pratiques en groupe ou avec des professionnels de l’aide.  Et s’articule principalement autour de questions et le choix préalable d’une idée restrictive comme par exemple « il ne faut pas être trop proche de ses clients ».  « Comment pensez-vous avoir appris cette idée », « Quels sont les effets de cette idée sur votre travail » sont des questions qui peuvent être posées au sein du groupe où chacun aura un rôle bien défini : celui qui pose les questions, celui qui se fait interroger sur ses idées restrictives et ceux qui créeront une « équipe réflexive » chargée des commentaires sur la discussion.

 

Problèmes de poids : l’hypnose, une méthode concluante

Cynthia Drici, psychologue et praticienne en hypnose

Cynthia Drici l’affirme, « l’hypnose peut avoir une place de choix dans la thérapeutique des problèmes de surpoids et d’obésité ». Elle s’envisage dans deux cas de figure: en cabinet ou dans le cadre d’une chirurgie bariatrique post-opératoire.  Une séance d’hypnose repose sur un dialogue avec le patient. L’objectif ?  Faire disparaître les compulsions alimentaires dont le patient est l’esclave. Et (re)découvrir la sensation de faim par exemple. L’hypnothérapie au cabinet s’article autour de différentes phases. Après une première transe qui vise à la matérialisation du problème de poids, vient l’étape qui consiste à faire un « tri  intérieur » afin de se délester de choses plus ou moins pesantes, en l’occurrence ici, le problème de poids. Un problème qui relève bien souvent en réalité de l’affectif. En effet, les compulsions alimentaires dissimulent des souffrances plus profondes comme des difficultés familiales .Selon Cynthia Drici, il faut donc permettre au patient de « s’affranchir de ces automatismes » (le recours excessif à la nourriture) tout en « trouvant un moyen d’apaisement ». Le second cas de figure consiste en un suivi hypnothérapeutique après une opération comme la pause d’un anneau gastrique. Ce type d’opération induit dès lors un « nouveau rapport à soi » et aux autres, ainsi que des angoisses entrainées par la perte de repères. D’où la nécessité d’un accompagnement qui permettra ainsi de « remodeler » le rapport à soi et le lien à l’autre.

 

Physique quantique et thérapies brèves

Thierry Zalic, Psychologue, hypnothérapeute

Thierry Zalic se propose de décrire une séance type d’hypnose afin d’expliquer l’apport de la physique quantique au sein des thérapies brèves.  Sa pratique a découlé d’une proposition : l’individu a le choix d’être bien, rien ne l’en empêche, et de rester dans sa zone de confort.  La séance consiste en une série de propositions (inductions) et se base sur la notion de résilience.  Il passe en revue différents éléments qu’il introduit régulièrement dans ses séances. Dès lors, il propose au patient « de fabriquer en permanence son futur, en ne s’occupant que de la qualité du présent, alors que le patient recrée en permanence son passé, le plus souvent négativement ».

 

Etudes sur l’hypnose : vers de nouvelles voies

Antoine Bioy, Docteur en psychologie clinique

Selon une étude récente, le recours aux thérapies complémentaires dites « corps esprit » comme l’hypnose s’impose de plus en plus souvent aux patients ayant des troubles neuropsychiatriques. La faute, selon leurs propres termes, au manque d’efficacité des thérapies médicales traditionnelles.  Et les médecins tendent à être de mieux en mieux informés des avantages que revêtent les thérapies complémentaires dans le cadre du traitement de la douleur. Une étude suisse a également montré l’intérêt que représente l’hypnose pour les soignants. A savoir une diminution de la perception du stress, en particulier en unité de réanimation. Une autre étude tend à montrer que l’hypnose permet d’avancer sur la voie de la neurophénoménologie dans la mesure où elle s’inscrit dans un contexte notamment relationnel.

 

Hypnose de rue et emprise flash : les mises en garde d’Yves Halfon

Yves Halfon, Psychologue, Professeur et Président de l’Institut Milton H.Erickson de Normandie

L’hypnose de rue, « street hypnose » ou « hypnose flash ». C’est le thème abordé par Yves Halfon, Vice-Président de la Confédération Francophone d’Hypnose er Thérapies Brèves, dans son article « Hypnose détournée et emprise flash. Nous devons dire non» paru dans le numéro 31 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves. Un article où il met en garde contre « l’utilisation malencontreuse » de cette pratique par des individus et de la « dangerosité de ces méthodes sur les personnes ».  Dès lors, il se crée « une relation perverse qui pourrait être préjudiciable à la personne qui se prête au jeu du manipulateur ». Cette perversion, à savoir l’emprise sur l’autre pour le dominer,  se traduit par la triptyque suivante : fascination, mystification et séduction. L’hypnose de rue consiste ainsi à contraindre une personne à rentrer dans une transe hypnotique en « amenant la confusion ».  Or d’après Frederick et Philipps il est « dangereux d’utiliser la confusion quand une personne a des troubles psychologiques ».  Yves Halfon met dès lors en garde contre un livre paru récemment qui traite de l’induction hypotonique. Son auteur utilise des expressions comme « violer l’espace de confort » du patient. Or selon Yves Halfon une telle pratique est « incompatible avec la pratique de l’hypnose médicale ».  Et de conclure « En tant que clinicien et enseignant, je ne peux accepter ce genre d’écrit qui ne respecte pas les valeurs humaines ».

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