Douleurs Chroniques, Fascination Morbide, Contre-fascination thérapeutique et attention vertueuse

Douleurs Contre-fascination thérapeutique

L’utilisation de l’hypnose médicale en consultation de douleur chronique est un outil thérapeutique, un outil de communication et surtout un outil de changement des bases qui définissent une relation thérapeutique.

Cet outil nous permet de sortir du champ exclusivement pathologique pour entrer rapidement dans le champ des ressources et des apprentissages. Il nous permet de rompre avec la fascination morbide que la personne douloureuse chronique ne manque pas de vivre et de partager. Il s’agit de permettre de transformer l’auto-hypnose douloureuse négative en une auto-hypnose vertueuse réparatrice. Trois cas cliniques illustreront cette communication.

INTRODUCTION
La fascination est un ressort fort peu exploité dans la relation thérapeutique. Pourtant elle représente l’un des fondements de toute communication et participe à la construction de soi. Parfois elle exerce un pouvoir constructif : les guérisons par apposition des mains, le procès en béatification de Jean-Paul II, le jeune Népalais de 14ans, réincarnation supposée de bouddha, assis sous un figuier qui attire des milliers de pèlerins, le pouvoir du médecin tout puissant illustré par Charcot face à la crise hystérique de Blanche Wittman, le pouvoir actuel des médicaments. Parfois elle exerce une forte action mobilisatrice ave la publicité et ses représentants : le vendeur de voitures ou d’encyclopédies. Parfois elle exerce un pouvoir destructeur, le serpent qui attrape Mowgli, les escrocs pervers, les harceleurs professionnels.
Nous découvrirons combien la souffrance chronique est fascinante, combien elle est inhibitrice et délétère, réductrice des capacités et des limites de soi, mais aussi comment l’exploiter pour la rendre mobilisatrice et constructive grâce à l’apprentissage et à la pratique de l’hypnose.

HYPNOSE ET DOULEUR
La douleur et l’attention produisent au Pet-scan quasiment la même cartographie. En travaillant sur ce sujet, Luis Garcia-Larrea a mis à jour de fortes ressemblances entre les mécanismes de la douleur et de l’attention. « Si on soumet un sujet à des stimulations laser douloureuses ou à un effort de concentration important, par exemple en lui demandant de réaliser un exercice de calcul mental, on obtient des résultats corticales presque identiques. Si l’on parvenait à définir clairement les rapports entre douleur et attention, on pourrait par exemple évaluer l’efficacité de techniques comme l’hypnose, sui sont capables de susciter une analgésie. »
Marie-Elisabeth Faymonville a clairement démontré que l’hypnose est un outil pertinent dans le traitement de la douleur aigue et dans le traitement de la douleur chronique. Pierre Rainville démontre également comment l’hypnose, sur un plan neurophysiologique, déclenche une attention interne relaxante et dissociante...

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Luc FARCY