L'Acupuncture: 5000 ans de médecine chinoise...

Il y eut jadis un Empereur, Huang Di, Perspicace dès la naissance, Disert dès le jeune âge, Il fût sage dès l'adolescence, Grandit dans la droiture et en finesse, Puis, ayant achevé sa tâche, monta au ciel. Nei Jing, chapitre 1

 

Les origines de cette médecine nous conduisent d'emblée aux temps légendaires de l'Empire du Milieu, époque mythique du règne des Trois Augustes et Cinq Empereurs, fondateurs de la Chine.

Huang Di, l'Empereur Jaune, élabora et mit en place les principes de la médecine, principes des mouvements de vie impactés à tous les individus, symbolique, spirituel, psychique, somatique...

L'Empereur Jaune, Sage parmi les sages, envisagea toutes les potentialités de la nature profonde de l'Homme et les possibilités de son dérèglement, et Mis au point les lois de transformation des énergies de l'Homme, du Ciel et de la Terre, afin que puisse être rétabli l'équilibre naturel traduction de l'harmonie, la bonne santé, le juste équilibre.

Cet équilibre, dynamique, est le résultat d'un échange "silencieux" entre les milieux extérieur et intérieur de l'Homme.

Lorsque l'harmonie perd son caractère de "silence", un déséquilibre s'installe, plus ou moins important, générant des réactions avec les différents éléments de la constitution de l'individu, et déterminant les conditions de la maladie.

Celle-ci découle secondairement de la dysharmonie ou de la rupture de communication entre l'Homme et la Nature, l'Homme et les énergies qui l'environnent ; les échanges ne sont plus silencieux !!!

L'Homme en tant que microcosme n'est plus en résonance avec le Monde, qui est le macrocosme.
Au début, la perturbation est peu visible, parce que d'abord elle est énergétique, mais bientôt s'installe une gêne fonctionnelle qui peut évoluer vers une atteinte lésionnelle.

Transformations, communications, échanges harmonieux, relation juste sont autant de données englobées et résumées au sein des deux grands principes qui se dégagent de la tradition chinoise: la VOIE et la VERTU, eux-mêmes sous-tendus par la modalité originelle exprimée dans la notion de VIDE.

Vide, Voie et Vertu se répandent en autant de résonances que d'entités, que de mondes créés et vivants, visibles et invisibles.

Chacun est à un moment donné la résultante de la dynamique évolutive de ces trois facteurs, qui "s'entre-créent" et se modifient sans cesse selon une alchimie interne et externe, conformément aux ouvertures que l'on accepte sur le monde extérieur... et intérieur.

Le Vide paraît être un milieu pour l'éclosion des êtres. Milieu incorporel et invisible. Le Vide paraît un animateur, unité première qui, présente en chaque être, assure la cohésion avec les autres et la cohérence de la nature propre... Le Vide renvoie à la simplicité de l'expression spontanée de la vie et constitue un pivot incontournable de fonctionnement du système de la pensée chinoise.

La vitalité est l'expression de la qualité de la vie. Dans la médecine et la culture chinoise, une des approches de la vitalité se fait selon trois grands principes:
le Yin et le Yang,
les Cinq agents (5 mouvements, 5 éléments),
le Chi,
articulés par le Vide.

Le premier définit les conditions mêmes de la vie, manifestée dans la dualité ; le second récapitule tous les mouvements structurels et inter-relationnels; le troisième constitue l'essence même de la manifestation des deux précédents.

Le Nei Jing décrit trois catégories de médecins:

les inférieurs, qui traitent quand une maladie est pratiquement terminée, c'est-à-dire lorsque les manifestations présentées par le malade sont celles qui indiquent qu'une guérison spontanée est proche;

les médecins moyens qui soignent une maladie en cours d'évolution, quelle qu'elle soit;

les médecins supérieurs qui préviennent un déséquilibre, empêchant qu'une maladie se développe. Leurs actions sont, en conséquence, surtout préventives.

Il faut savoir que les appointements des médecins étaient distribués selon le degré de compétence, et se répartissaient en quatre groupes.
Le premier groupe était constitué par ceux ayant obtenu 10 guérisons sur 10, le second 9 guérisons sur 10, le troisième 7 à 8 sur 10, le quatrième 6 guérisons sur 10. Ce calcul s'opérait tous les ans en fin d'année.
La petite histoire ajoute que les praticiens ayant réussi moins de 5 guérisons sur 10, avaient la tête tranchée...!!!

Thérapeutes, nous avons là, de quoi méditer...