Revue Hypnose & Therapies Breves 26 : L’acte d'anesthesie et la parole de l'hypnose

Hypnose et Anesthesie

A l’heure actuelle, l’acte d’anesthésie est devenu très technique. L’anesthésie est règlementée par des textes qui en définissent les contours et les obligations, ce qui n’est pas le cas pour d’autres spécialités. Le décret du 5 décembre 1994 sur « la pratique de l’anesthésie » a placé l’anesthésiste dans un rôle de clinicien en lui donnant les moyens d’évaluer et d’informer le patient.

Néanmoins, au fil des années, des effets paradoxaux sont apparus, que les nécessaires restructurations hospitalières ont amplifiés. Nous nous attarderons sur la modification du rapport soignant-soigné, sur les difficultés du parcours de soin et sur « l’emprise de la technologie » qui engendrent la prédominance de l’acte sur la parole.

Dans ce cadre, nous nous interrogerons sur la place que peut prendre l’hypnose afin d’améliorer la relation thérapeutique et de retrouver le lien entre acte et parole.


Première partie : le décret du 5 décembre 1941


Ce texte réglemente les organisations de la consultation et du bloc opératoire. Au niveau de la consultation, celle-ci doit être réalisée par un médecin à distance de l’acte opératoire. Elle permet de connaître le patient, d’adapter ses traitements, de s’enquérir d’avis de spécialistes et de prescrire d’éventuels examens complémentaires. Le médecin informe le patient des modalités de l’anesthésie par oral et/ou par écrit.

La visite pré-anesthésie quelques heures avant l’acte innove. Là encore, elle est faite par un médecin qui s’assure qu’il n’y a pas eu d’événement clinique ni de changement de thérapeutique depuis la consultation. Elle confirme au malade la modalité de l’acte d’anesthésie (générale ou locorégionale) et l’informe du médecin qui réalisera l’anesthésie en fonction du tableau de service. Le décret rend obligatoire la présence d’une salle de surveillance post-interventionnelle (anciennement salle de réveil) et en définit les critères.

Toutes ces mesures ont contribué sans aucun doute à améliorer la sécurité anesthésique. La consultation évite les « improvisations » du médecin devant un malade qu’il découvrait la veille de l’intervention ne connaissant ni ses antécédents, ses traitements, ni ses pathologie associées. Aucune adaptation ou préparation à l’intervention n’était possible en dehors du report de cette dernière. Les médecins se trouvaient alors devant une incompréhension des patients et une inquiétude aggravée. Ils ne pouvaient mettre en équation le bénéfice/risque de l’intervention, ni même informer sur les modalités de prise en charge.

Rappelons simplement la triste affaire « Albertine Sarrazin » à la fin des années 1960 et son long débat juridique qui posait déjà les problématiques de la consultation d’anesthésie pré-opératoire, de son rôle dans l’évaluation du risque, de la préparation à l’acte chirurgical et des responsabilités entre chirurgiens et anesthésiques.

 

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